Je ramenais des amis chez eux après une soirée, le long d'une corniche au bord de la voie ferrée, battue par le vent et la pluie.
Je devais rejoindre une autre fête ensuite dans le village voisin ; il y avait un raccourci en suivant les rails, sur la crête, mais ça demandait un enchainement délicat de course, glissades à genoux sur le sol boueux, et de sauts périlleux par dessus des précipices.
Je maîtrisais assez la glisse, donc j'y filais tranquillement. À mi parcours, il y avait un carrefour tenu par un gang de brutasses armées, mais j'avais l'habitude de bondir sur le toit de leurs mercos, pourrissant leur carrosserie au passage, et ils restaient cois à chaque fois. Leurs regards exprimaient même un certain respect.
Mais entre temps, je recevais un appel de mes potes qui étaient encore sur la route. Ils passaient par le chemin en aval, beaucoup plus sinueux. Il y avait des sortes de petits trains comme ceux qui baladent les touristes dans le centre des villes, qui faisaient la liaison entre les villages en fonçant à 130 sur les départementales, mais je ne voulais pas monter dans ces horreurs.
Je rattrapais mes amis à mi-chemin, ils s'étaient arrêtés dans une auberge abandonnée, et l'un d'eux s'était mis au piano à la lueur des bougies, alors que le tonnerre grondait dehors.
On y fit plein de danses très expansives et lyriques, comme dans un bal fantôme, on me reprochait d'en faire un peu trop. Plus tard une copine sortit une enceinte bloutouthe pour mettre des trucs qui claquent un peu plus, et j'étais très déçu.
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