La nuit, descendant le long des rails du tram devant le Corum, les arceaux rougeoyants dans mon dos, je commence à me demander où j'ai garé ma voiture. Je me rappelle bien l'avoir laissée dans une ruelle un peu éloignée, dans un quartier résidentiel mal éclairé. Je sais que je l'ai laissée là mais ce dont je me souviens aussi, plus étrangement, c'est de l'avoir reprise plus tard pour rentrer chez moi, de la route du retour, du disque que j'ai écouté en voiture. Alors que fais-je ici ?
Je comprends que je suis bien chez moi, et que si je suis dehors, ce n'est que dans un espèce de rêve, ou plutôt, un voyage dans le temps, quelques heures plus tôt. Cette possibilité m'émerveille, et je me dis que cela ferait une base intéressante pour plusieurs scénarios fantastiques.
Je commence alors à suivre un homme qui marche, somnambule, dans sa maison. Inconscient, il s’apprête à rejoindre sa femme dans la chambre. Son cou s'allonge et se tord de façon peu naturelle, émettant un craquement sinistre, et je crois voir des petites bouches apparaître sur ses nouvelles articulations. "Il va tuer", c'est certain, mais le saura-t-il seulement, peut-il encore faire quelque chose ou bien ceci n'est-il qu'une réminiscence d'actes ayant déjà eu lieu ?
Je me réveille enfin dans mon lit, une main dans la mienne aux ongles longs et bien taillés, et une voix féminine qui me chuchote dans l'oreille qu'elle s'inquiète pour moi. Je suis seul.
Saturday, September 14, 2019
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