Je revenais d'un concert dans une friche industrielle. J'avais raté les derniers trams, il était 3h du matin et il commençait à faire étrangement jour. Après quelques dizaines de minutes de marche, je trouve un bus de nuit qui me conduit jusqu'au poste frontière.
Là, pour pouvoir passer, il faut obtenir un certificat de santé au bureau spécifique, dans une sorte de pharmacie située dans l'aéroport. Une file d'attente interminable, je me fais doubler plusieurs fois. Je reconnais parmi la foule comme aux guichets plusieurs vieux japonais rigolards, rencontrés à des concerts de Mikami Kan ou dans des bars. Ils semblent plus détendus que moi.
Quand arrive enfin mon tour, c'est trop tard : il est l'heure du repas et la pharmacie s'est changée en mauvaise cantine. On me sert un plateau de riz et de légumes tièdes à la place de mon certificat. Je dormirai là.
Le lendemain, je veux retourner à la friche voir d'autres concerts, et je pars cette fois-ci en voiture avec des amis. Mais il a beaucoup neigé pendant la nuit, la voiture déblaie un bon mètre de neige et progresse lentement. Je prends une petite route qui grimpe sec, et passe un vieux portail de fer. La pente est de plus en plus rude, on dirait plutôt une piste de ski où, je crois, je me suis déjà rendu en rêve.
En franchissant le portail, je crois que nous sommes entrés dans une réserve naturelle ; des ombres se faufilent autour de nous. Nous sommes cernés par les loups. Des loups immenses et noirs aux yeux brillants qui nous prennent en chasse, surgissant derrière chaque arbre alors que nous progressons péniblement. La voiture plonge sous la neige et glisse, creusant des tunnels pour échapper à nos chasseurs, mais ils nous pistent inlassablement et nous encerclent. Alors la voiture devient elle aussi un loup, et il (nous?) finit l'ascension de la piste en bondissant, creusant à chaque saut des trous dans la poudreuse, batifolant comme un jeune chiot fou.
Friday, September 20, 2019
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