Je vivais dans une sorte de squat, ou résidence universitaire, un bâtiment délabré en forme de U, ancien hôpital pendant la guerre.
Un escalier pliable menait à ma chambre, mais en arrivant, je le retrouve bloqué. D'autres occupants avaient déplacé en-dessous une gazinière. L'étage était inaccessible, l'escalier de bois et les murs couverts de graisse.
Je m'aperçois que les chambres sont presque désertes. Ne reste que le concierge dans une petite pièce, derrière sa porte bien fermée. Il me demande ce que je fais là, m'informe que l'immeuble a été vidé pour "l'exercice" : derrière les vitres, dans la cour intérieure, il y a des soldats et des scientifiques à l'air bêtement réjoui. Ils testent un nouveau projectile, un missile nucléaire de tout petit calibre. Personne n'a de protections. "Ce n'est qu'un tout petit missile" ricane un général frondeur et satisfait.
Les tirs commencent sur une muraille dressée dans la cour, devant lequel sont posés des mannequins. Le concierge et moi, et deux ou trois autres égarés, nous tenons bien à l'abri derrière des murs épais. Les mannequins explosent, les militaires ont l'air ravis. Tous célèbrent leur succès puis l'un des ingénieurs regarde son compteur Geiger, dont les chiffres ne cessent de monter. Son sourire s'efface.
Un peu plus tôt, je visitais la fac pour la première fois, dans une campagne boisée près de Kamakura, et j'y retrouvais une amie. Nous bavardions en nous rendant au réfectoire.
"Je crois que je préférais Paris, me dit-elle. A chaque soirée, dans mes bars ou mes cafés, je retrouvais des amis où que j'aille. C'est si différent..."
"Tu plaisantes, répondis-je, tout le monde vient ici. Rien que sur notre trajet, j'ai aperçu trois de mes anciennes amantes, ou peut-être quatre du coup, avec toi. L'une d'elles est morte l'an dernier."
Friday, October 04, 2019
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